Billets d'Humeur

Les brèves (pas tant que ça !) de la mouette rieuse

L’offre d’Emploi au poste de Président de la République

Ce qui me déconcerte dans la course à l’Elysée à laquelle bon nombre de candidats s’invitent, c’est que personne n’a rédigé l’offre d’emploi à laquelle ils doivent répondre. Et pour cause, un peu comme pour la sélection des joueurs de l’équipe de France, chaque citoyen est l’entraîneur de service et y va de son bon jugement. Aucune chance, en dehors d’un magique concours de circonstances, de s’y retrouver. Il m’est donc venu l’idée de proposer, non pas un programme de plus à mettre en pâture, mais de formuler l’expression du besoin tel que nous devrions d’abord le faire en trouvant un consensus pour pouvoir faire le choix adéquat

Société Civile Multipersonnelle en République, implantée en Europe, parmi les leaders de plusieurs coupes du monde des Nations telles que celles du chômage, de la perte des emplois industriels, de la taxation du travail, du plus grand nombre de fonctionnaires et du déficit public entre autres, parmi les majors de la plus lourde imposition et du plus faible temps de travail, enviée pour son modèle de Protection Sociale en déficit chronique et citée en exemple pour son inaudible leadership prétentieux dans le concert des Etats, cherche son nouveau PRESIDENT.

Mandaté par une consultation directe au suffrage universel par les citoyens eux-mêmes, actionnaires de la société Civile, le futur Président aura pour missions et dans l’ordre des priorités de travail attendues :

1. obtenir le consensus sur l’insatisfaisant :
il est convenu de penser que si l’ensemble des citoyens n’est pas d’accord sur les problèmes existants et leurs effets, ils ne peuvent se rassembler derrière des causes racines objectives. Ceci hypothèque, de fait, la probabilité que les solutions proposées puissent les résoudre. A titre d’exemples :
– proposer un revenu de dépannage, charitable certes, dans un monde où l’on annonce qu’il n’y aura plus de place pour tout le monde, présuppose que le constat défaitiste soit acté. L’est-il ? Répond-il à l’insatisfaction commune qui pourrait être celle de ne pas ou du risque de ne pas avoir de travail ?
– proposer la réduction du nombre de fonctionnaires dans un monde à venir incertain pour contribuer à ne pas faire payer la dette publique par nos enfants, présuppose que nous ayons tous ce même objectif au risque de tiraillements sans fin et de résistances inciviles par désespérances : l’insécurité, l’insuffisance dans l’organisation des soins, etc… Le faut-il ? Totalement ? Tout de suite ou raisonnablement sur dix ans alors que l’on vit avec depuis bientôt trente sans gêne ?
– proposer de me prendre tout ce que j’aurai pu gagner de plus que ce que des dirigeants estiment légitime, simplement pour avoir osé être entrepreneur, présuppose que l’on ait une alternative à l’inititiave comme celle de la création d’emploi. Est-ce vraiment une culpabilité que de gagner ou de vouloir gagner beaucoup d’argent ? Est-ce une réponse à une insatisfaction collective ? Ou serait-ce l’usage qui en est fait qui peut se discuter avant de culpabiliser par dogme ?
– proposer un libéralisme épanouissant sur les bases d’un mécanisme économique capitaliste qui démontre ses limites fondamentales du toujours plus et ses injustices de fonctionnement dans le partage privilégié des « profits », présuppose que la Croissance est un postulat partagé. L’est-il ? S’intègre-t-elle de surcroît dans le développement durable si tant est que la préservation de l’Environnement soit un problème ? Pour tous ? Le tabac tue, mais n’empêche qu’il subsiste des fumeurs et que d’autres continuent à fabriquer des cigarettes.. taxées!
– proposer de se recroqueviller dans notre petit village d’irréductibles « gaulois » et de se calfeutrer dans notre joli jardin fleuri à l’abri des étrangers, présuppose que les nuages toxiques s’arrêtent eux-aussi à la frontière et que la Terre continue de tourner, mais sans nous, ou, nous, pas à la même vitesse !
Il y a unanimité, pour une certaine forme de rejet, certes, mais réellement sur quoi car le rejet ne fait pas un projet, ni des futurs ou tellement différents. Faut-il que nous soyons désemparés pour s’accrocher si nombreux à ces chimères ou faut-il constater, brutalement, les échecs cuisants de notre Education Nationale pour nous laisser si crédules ?

2. Obtenir le consensus sur les critères avec lesquels choisir :
Les règles et les habitudes, les modes et les organisations, les mécanismes et les croyances, nous ont forgé un « French Way of life » qu’il nous est difficile de faire évoluer tant il a été doux à vivre et laborieux à forger. L’Evolution du monde bouscule malgré tout notre résistance inutile au regard de la Loi fondamentale de l’Odyssée : l’adaptation. Qu’on le veuille ou non, elle est Loi.
Ce qui signifie qu’il n’est qu’une disposition à prendre devant ces bouleversements que d’aucun nous décrit selon sa spécialité et quel qu’il soit: par quoi commencer ? Là encore, point de gesticulation inutile : pourquoi le lièvre court plus vite que le renard ? Parce que la nature lui a forgé la capacité de lui échapper pour survivre. L’Adaptation.
Les critères sur lesquels se déterminer pour répondre à l’insatisfaisant sont donc à la fois évidents et les priorités de traitements en découlent :
1- la Subsistance : comment donner à chaque citoyen les moyens de gagner sa vie pour subsister ? On a successivement essayé la chasse, la cueillette, l’agriculture, l’industrie,… pour survivre dirait l’Evolution : demandez aux demandeurs d’emplois, aux décrochés, si ce n’est pas de survivre dont il est question.
2- la Santé : comment donner à chaque citoyen les moyens de ne pas être malade et de se soigner pour survivre en disposant de toutes ses facultés ? Si manger des fruits et des légumes, faire du sport, avoir une hygiène de vie fait partie de la prévention, il n’y a pas de grandes discussions à avoir : organisons notre société autour de ces enjeux et libres à ceux qui ne veulent pas s’y attabler, de s’assurer, eux, en conséquences : avis aux fumeurs !
3- la Sagesse : comment donner à chaque citoyen la capacité de discernement nécessaire aux exigences requises pour prendre son destin en main dans la collectivité: éducation civique et morale, éducation scolaire et de compétences, éducation culturelle et de valeurs comme celle d’être « parent » par exemple : éducations évaluées avec le « permis » de conduire sa Vie ou avec un inventaire d’informations que l’on a pu mémoriser comme le bac ? On s’acharne sur des programmes, on y injecte des sanctions tri sans la moindre corrélation avec un destin possible. Résultats : élèves résignés, professeurs résignés, citoyens résignés, recalés, pire, décrochés.
4- la salubrité : comment donner à chaque citoyen les moyens de se loger décemment, de lui faire respirer un air non pollué et de lui préserver un cadre de vie où la Nature est respectée ? Il est besoin de « sagesse » pour comprendre ce que respect veut dire, alors qu’il est besoin de subsistance pour fixer les seuils de la décence pour la Santé, comme si, là aussi, nous étions « à moitié enceinte » ! On y est ou pas, pollué avec des dommages pour la santé (survie) ? On s’adapte quand ? Morts !
5- la sérénité : comment donner à chaque citoyen les moyens de vivre en toute sécurité intérieure et extérieure, avec le sentiment que, dans toutes les circonstances, la Justice fait Loi, équitablement : abolition du concept de privilège de toute nature, prévention de l’incivilité par la Sagesse et la Subsistance. Si la subsistance n’est plus compatible avec un emploi en CDI sur quoi doit reposer la capacité d’accès à la propriété ? On ne peut pas trancher l’un sans pendre l’autre !
En résumé : capacité de subsistance sereine, épanouissement individuel et liberté. Est-ce exact ? Est-ce partagé ? Même pour le jeune de la banlieue de Bobigny ?

3. Obtenir le consensus sur les solutions :
Dès lors que ce travail de clarification des consensus sur l’insatisfaisant et des critères auxquels les solutions doivent répondre a été réalisé, il est beaucoup plus simple et plus rapide d’obtenir un consensus sur les solutions. C’est de cette investigation polluée par le discours politique doctrinal et partisan d’aujourd’hui qui fausse le débat sur l’utile et le souhaitable. Sur ce plan, la mission du candidat sera de formuler une Ambition, un cap, qui permettra à l’ensemble des citoyens de s’y retrouver et de se mobiliser pour cheminer vers elle.
Ce qui signifie que nous attendons de lui qu’il installe une méthodologie et l’organisation nécessaire pour conduire activement sa mise en œuvre en définissant la contribution active attendue par chaque citoyen, client de la Communauté à laquelle il appartient et à qui il achète les services qui répondent à ces « critères » au lieu de payer aveuglément des impôts. Il sera évalué sur les résultats concrets qu’il obtiendra en fonction du calendrier qu’il aura fixé et qui aura été plébiscité par son choix. Il prévoira un reporting semestriel à la fois :
– sur les résultats obtenus par rapport à ceux qui avaient été annoncés,
– sur l’avancement du plan de travail,
– ainsi que sur les risques auxquels la société est exposée et les dispositions qu’il propose d’intégrer en identifiant leurs impacts sur le projet en cours.
La société civile se réserve le droit d’infléchir son action jusqu’à le discréditer en cas d’inadéquation, d’incompréhension, de démobilisation et d’obsolescence, les quatre freins permanents à l’Evolution.
Pour que cette logique puisse s’installer, le candidat fera des propositions de redéfinition de la représentation de la société considérant que la structure actuelle issue de la royauté, avec le tiers état (à sa gauche), de la noblesse (à droite) et du clergé (au centre) n’a pas su s’adapter naturellement à l’évolution de la Société, engluée dans le concept de privilèges dont elle est issue et qui semble malheureusement perdurer avec une frénésie suspecte pour ne pas dire coupable.

Redéfinir un Cap au projet France, donner les clés de ce sentiment de pouvoir diriger sa vie sans la subir, mener l’ensemble de la société dans cette Ambition collective à partager, tel est en résumé l’enjeu. Dites-nous, chers candidats, « Je rêve de créer une France où chaque citoyen puisse réaliser le sien. »
Le poste est à pourvoir rapidement pour une durée en contrat de projet à proposer dans l’acte. Les candidatures sont à adresser directement à chaque citoyen. L’offre d’emploi est validée elle-même, par tous les citoyens, tous les syndicats de toutes natures, et toutes les associations, tous les partis politiques sur la base de cette proposition, et pour laquelle chacun apporte les ajustements qui lui semblent utiles pour l’insatisfaisant comme pour les critères. L’assemblée nationale conduit la finalisation de la rédaction, mais ce sont les citoyens qui la cooptent. Cependant, les amendements à caractère religieux, « politiques », partisans, doctrinaux et autres, contraires à la déclaration des droits de l’Homme ou risquant de préserver tout caractère de privilège, ne sont pas acceptés. Ils feront l’objet des propositions des candidats s’ils eux veulent les reconsidérer dans leurs projets.
Excusez-moi, je rêve d’une France où chaque citoyen à envie de se rassembler pour considérer les cinq mots clés des critères comme les piliers de notre Evolution parce qu’ils représentent ce qui, à l’aube de notre nouveau monde, doit nous guider pour nous y adapter : Subsistance, Santé, Sagesse, Salubrité, Sérénité. Je rêve de léguer à nos enfants l’enthousiasme et l’énergie collective sans lesquelles l’adaptation n’aurait pas eu de sens : vivants, mieux, universellement!
Exact ?

– Que signifie « rêver » Maître ?
– C’est laisser son esprit oser imaginer sans contrainte toutes ses envies, Disciple ?
– Mais l’envie, c’est toujours pour son bien, Maître ?
– Si tu as soif, l’eau est meilleure que le coca, Disciple !

Gérard Leidinger

Posté le 22 février 2017
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