Billets d'Humeur

Les brèves (pas tant que ça !) de la mouette rieuse

Éradiquer la bêtise humaine, voilà LE progrès !

Depuis que j’ai appris que les lions ne chassaient plus un troupeau d’antilopes fragilisé pour lui donner le temps de se régénérer, depuis que l’on m’a rapporté l’attitude du vieux singe qui a pris sous sa coupe un petit singe orphelin taquiné par un jeune mâle, je n’arrive plus à qualifier le mot « bêtises » , d’avoir trop honte de la bêtise humaine qui semble gonfler par toutes les pores de notre peau ! Ineptie, absurdité, stupidité jusqu’à folie, autant de qualificatifs qui décrivent bien mieux l’injuste et irrespectueux procès fait aux animaux, les "bêtes". Ils ne tuent que pour manger, que ceux que l’évolution leur à « permis » de prélever, qu’en respectant les équilibres.
Pas nous !


Fiers de notre capacité d’abstraction, nous nous sommes fourvoyés dans des croyances aussi futiles que géniales, aussi utiles que dégénérées, aussi évolutives que destructrices, aussi insondables que restrictives, tant est si bien que nous nous sommes perdus dans le hasard des circonstances en décrochant notre ligne de vie des garde-fous qui régulent et guident tout le Vivant : la souffrance et la satisfaction.

On a su tuer que pour manger
On a su vivre longtemps avec milles dieux mais dès lors que l’on a cru bon qu’il n’y en avait plus qu’un, on n’a pas su s’accorder sur lequel jusqu’à s’entretuer pour l’imposer et réciproquement pur être sûrs ! Certains y sont encore, en vain, puisque rien ne dit qu’il en est même un. Aucun sacrifice humain par les bêtes au nom des dieux des animaux et sans l’ombre d’un malaise : c’est dire l’abîme de notre stupidité ! D‘ailleurs, depuis tous ces millénaires et malgré prières et sacrifices, pénitences et dévotions, rien de ces croyances n’a su nous soulager des souffrances ou nous en garder, ni nous procurer de la satisfaction ou nous en proposer, vivants.

Que manger ce qui nous avait été permis
On a su vivre longtemps sans prélever quoi que ce soit de non renouvelable de cet équilibre complexe de la biodiversité mais dès lors que l’on s’est inventé l’agriculture pour influer sur les cycles et ce qu’ils s’étaient évertués à régénérer, nous avons cru bon devoir éradiquer les uns, artificiellement gonfler les autres et ponctionner sans égards aux règles millénaires qui s’étaient forgées respectueusement entre les deux rails, juste par appétit de plus. Nous nous y sommes tous mis, en vain, puisque rien ne nous a conduit à assez, depuis. Beaucoup y sont encore et ne voient toujours pas l’avenir autrement ! Alors qu’aucun débordement de la part des animaux sur les territoires des autres, en bonne intelligence et sans amas, avec juste le suffisant pour tous : c’est dire l’abîme de notre stupidité ! D’ailleurs, depuis les derniers millénaires, rien de ces croyances n’a su nous soulager des souffrances de nos appétits ou nous en garder, ni nous procurer de contentement raisonnable ou nous en proposer, vivants de décent.

En préservant les équilibres globaux
On a su vivre longtemps immergés dans le milieu naturel en intégrant ses mécanismes et en apportant notre pierre à l’édifice comme si notre cerveau s’inscrivait dans l’apprentissage des processus du vivant et pour longtemps. Mais dès lors que nous nous sommes affranchis de cet apprentissage contributif pour privilégier celui de la spéculation sur la complexité de leurs interdépendances, nous nous sommes vautrés dans la suffisance et la prétention au mépris des équilibres. Nous n’étions pas dans la chaîne alimentaire du lion, mais notre troupeau fragilisé sur le socle même sur lequel il repose, s’en vampirise lui-même par des prétentieux ! A cause d’un cerveau incapable d’entreprendre une lecture rassurante et durable de la complexité dont il a cru bon devoir se doter pour remplacer les amarres rompues aux rails originaux, nous nous sommes engouffrés dans la frénésie de la puissance au détriment de la fiabilité. Trop s’y projettent toujours davantage alors que rien dans plus ne mène à mieux. En dehors des prédations humaines, rien n’est venu perturber le bel ordonnancement du monde animal : c’est dire l’abîme de notre stupidité. D’ailleurs, depuis les derniers millénaires, rien de ces croyances complexes n’a su nous soulager des souffrances de ne pas savoir où nous allons ou de nous en garder du souci, ni nous procurer de la satisfaction apaisée devant l’angoisse du rien après la mort ou nous proposer du bonheur intensément vivants pour simplement l’accepter comme l’autre borne de la vie.

Mais
Du meurtre sordide du bois, à l’annexion du Donbass, du Moyen-Orient qui s’embrase à nos ados qui dépriment, des politiques qui se la jouent à nos dettes dont nous soignons éperdument nos chaînes, ce n’est même plus de la « bêtise » humaine, c’est l’espèce qui se dégénère faute de régulateur d’équilibre d’un cerveau qui bug.
Retour aux rails, Sapiens, vite !

Gérard Leidinger

Posté le 27 septembre 2024
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