Billets d'Humeur
Les brèves (pas tant que ça !) de la mouette rieuse
Et si avant ne revenait pas ?
Les temps modernes de Charlot n’arrêtent pas de se moderniser, pas étonnant que dans cette mouvance permanente, on perde du monde sur le bord du chemin !
De la diabolisation de Taylor by Chaplin à la résistance de l’irréductible village gaulois dans la mondialisation du petit village fleuri de l’univers, la lente agonie de l’espérance du mieux dans la modernisation s’entache d’un doute que la crise ne fait qu’aggraver : et si avant ne revenait pas ?
C’est un peu comme ces enseignes commerciales qui affichent des mois durant « ici, on baisse les prix », si bien qu’à force on se demande s’il faut encore payer quelque chose ou alors, avec ce goût amer de l’abus, qu’ils ont dû commencer bien haut ; mais de toutes les façons plus personne n’y croit! La nostalgie qui se glisse dans cet avant si rassurant vient heurter l’espérance que la crise finisse, un peu comme un cauchemar juste au moment où l’on prend conscience que l’on rêvait. Ouf ! Oui, mais là, personne ne nous pince, à finir par croire que l’on ne rêve pas ! Donc, avant ne reviendrait pas ? C’est donc vrai, c’est le monde qui change et nous avec dessus ? La mondialisation ce n’est pas chez les autres, là-bas, loin ? On est dedans nous aussi ? La crise serait donc la nouvelle donne ? Tout fout le camp ! Mais alors que va-ton devenir ?
Je répondrais bien qu’il suffit de freiner, voire, d’arrêter de décompter les secondes qui s’égrènent comme ça le temps ne s’écoule plus. La Terre continue de tourner autour du Soleil, la lune autour de la Terre de peur des fois qu’elles ne tombent dans le trou noir de l’univers, mais nous, dessus, nous on arrête de tourner autour du pot à chercher mieux! On reste au moins dans aujourd’hui, certes ce n’est pas comme avant, mais c’est moins pire que ce que nous réserve demain, vu le cours que prennent les choses avec la modernisation…
C’est vrai qu’en cherchant à se fabriquer du mieux, on se prive du bien le temps que le mieux pousse. C’est vrai qu’en ouvrant la porte à l’insatisfaction, on se bricole un plus et mieux mais seulement pour les « ceux » qui bougent. C’est vrai que le bon sens est près de chez nous, mais près, seulement et malheureusement pas de tout le monde! Mais c’est vrai aussi que depuis que l’on n’a plus trouvé de boulot à Dieu pour nous expliquer comment régler notre vie de chaque jour, quand on a compris aussi que l’histoire d’Adam n’était qu’une belle comédie musicale extraite de la Bible, on se retrouve avec une liberté de penser qui nous laisse un grand vide que la course à l’argent ne sait pas combler. Internet nous donne accès à une information qui donne le vertige à notre connaissance si bien que les enfants qui vont à l’école ne savent plus quoi y apprendre puisque ce n’est plus le maître qui transmet. Alors le maître déprime en cherchant sa légitimité et peut-être un Nord comme Dieu assis sur le bord du monde qui pleure de voir ce qu’il en est advenu. Pire, il cherche ce qu’il va advenir de lui puisque plus personne ou presque n’éprouve le besoin de lui par trop de prières déçues. Au fait, Dieu, s’est-il inscrit à Pôle Emploi ?
Certes c’est une belle idée, la Vie, mais c’est pour nous emmener où ? Certes c’est une chiche idée que la Vie, mais pourquoi le chemin est-il si pénible et si contrariant. Dans contrariant il y a riant quand même, alors pourquoi contre ? Certes, c’est une chouette idée la Vie, mais qu’advient-il si le chemin que je suis est une impasse ou pire, si, presqu’au bout, je me rends compte que je l’ai râtée?
- Mais comment remettre du bonheur dans les idées, Maître ?
- En vivant dans ta vie pas dans tes envies, disciple !
- Mais comment mettre de l’ordre dans les idées, Maître ?
- En commençant par ranger ta chambre, disciple !
Gérard Leidinger