Billets d'Humeur
Les brèves (pas tant que ça !) de la mouette rieuse
Installer l’Autorité de décision Planétaire incontournable
Dans mon dernier post, j’en appelais à une autorité supranationale pour engager les changements que nous imposent les bouleversements climatiques engendrés par nos démesures. Mais en l’évoquant je posais la question de qui cela pouvait-il bien être et m’indignais, en même temps, de la savoir inopérante. Alors, insatisfait, je ne vois que le fait de proposer quelque chose pour avoir le sentiment d’agir. Bien entendu, il pourrait être meilleur, mais à défaut de trouver ce qui sera parfait trop tard, essayons ceci tout de suite et on corrigera en cours de route ce qu’il faudra ! Je suggère donc que la COP 27 ne prenne que la décision de confier à l’ONU l’installation d’une autorité de décision planétaire pour garantir sa légitimité.
Et pour s’assurer que les objectifs soient consensuels, je formule ce qui à mon sens devrait structurer cet ordre mondial que l’état d’urgence climatique et l’interdépendance des pays, induit aujourd’hui justement, en ce que le pouvoir de décision soit nécessairement et plus que jamais « planétaire ». Je le fonde sur cinq conventions qui s’imposent à chaque Terrien et chacun s’y assujettit parce qu’ils structurent sa capacité de satiété, d’équité, de sérénité et de bonheur auxquels il aspire :
1. C’est le respect et la préservation de tout ce qui contribue et assure la pérennité de toute forme intègre de Vie sur Terre qui guident et justifient les choix des projets de prospérité que l’Humanité doit faire pour un devenir commun voulu,
2. C’est le respect et l’épanouissement de et par chaque individu dans son pays d’accueil et le respect et l’épanouissement de et par chacun de ces pays que les interdépendances entre les humains et les autres espèces sont assurées, préservées et facilitées librement et strictement.
3. C’est la possibilité de subvenir aux besoins raisonnables et décents de chaque Terrien selon l’intensité et la volonté qu’il y met, que la collectivité internationale conduit ses projets et installe les conditions nécessaires et suffisantes pour les assurer sans hypothèque pour les générations à venir.
4. La reconnaissance d’une monnaie unique planétaire comme outil exclusif de valorisation non spéculative des transactions et échanges qui traduisent les liens d’interdépendance marchands, nécessaires et pertinents, permet de neutraliser les écarts spéculatifs dans le jeu d’une offre et d’une demande respectueux des équilibres et des équités,
5. La planification du nécessaire et du suffisant, comme celui de l’utile et du pertinent, et la régulation entre les trop et les pas assez, pour réguler un libéralisme absurde et inéquitable, empêchent tout gaspillage et tout superflus rendant inutile tout appétit d’accumulation ou de convoitise induisant la sérénité, l’équité et la satiété de chacun.
Ainsi, tous les pays, librement autodéterminés et reconnus comme tels par la collectivité constituée de l’ONU, conviennent d’assujettir leur pilotage propre à la conduite du Projet de Prospérité Planétaire confié aux nominés du processus démocratique qu’ils installent à cet effet. Le Projet de Prospérité Planétaire est destiné à reprendre des mains du Hasard, les choix que l’Humanité « unie » doit faire en fonction des Évolutions scientifiques, économiques, sociologiques et écologiques que les progrès de toute nature insufflent. Les difficultés de coordination et les conséquences de plus en plus critiques face à l’indécision collective et aux impacts environnementaux de notre mode de vie, exigent une autorité indépendante et souveraine à laquelle tous les pays soumettent leurs propres aspirations au nom de l’intérêt collectif de la Planète.
Le processus d’installation du Comité de Pilotage du Projet Planétaire est élaboré en cinq étapes successives afin de garantir et de préserver l’intégrité et la « capabilité » des nominés qui le constituent à conduire leur mission en toute légitimité et indépendance. Pour cela, le processus est dissocié du pilotage de chaque pays, tous ne pouvant assurer la moralité, la liberté et l’indépendance requises du processus.
1ère étape : l’acte de candidature.
Ainsi, chaque terrien peut faire acte de candidature individuellement et directement auprès de l‘ONU à l’appui du formulaire installé à cet effet. Il recueille les informations permettant de l’évaluer selon les critères préétablis et les arguments d’appui et de motivation pour justifier de la capacité et de l’intégrité souhaitables pour le poste. L’image d’un collège de gens raisonnables et investis est privilégiée à celle d’un assemblage d’érudits spécialistes irrésolus.
2ème étape : la représentation et la présélection.
Il est convenu de sélectionner cinquante représentants à parité homme/femmes issus des cinq continents en proportion du nombre d’habitants respectifs sur les bases des cinq critères de présélection universels et mesurables de façon à simplifier un premier tri informatisé éliminant les incohérences et les improbabilités évidentes sur la base des éléments déclarés et étayés. Chacun de ces cinq critères est décliné en cinq paramètres d’appréciation d’un candidat.
3 -ème étape : la sélection et la composition.
Les candidatures présélectionnées par continent sont vérifiées par les pays de l’ONU respectifs les constituant. Afin de ne laisser aucune possibilité de nuisance à l’intégrité des candidatures, ces vérifications sont réalisées par un pays différent de celui d’appartenance du candidat. Ces vérifications concernent la véracité des déclarations aux critères d’éligibilité définis et au classement de leur notation selon le barème de cotation de chaque critère, dont sa motivation étayée. Ce barème a pour objet de pondérer les situations exceptionnelles, peu représentatives des populations d’origine pour qu’elles puissent s’y reconnaître. La sélection ainsi obtenue constitue le panel de candidats éligibles.
4 -ème étape : la désignation et la consolidation.
Compte tenu de cette pondération, toutes les candidatures sélectionnées sont donc, à ce stade, éligibles indistinctement ou presque. C’est pourquoi, et sans autre souci de caractérisation supplémentaire risquant de complexifier inutilement le processus pour un mieux indéfinissable indiscutablement, les cinquante nominés en sont tirés au sort et invités à un entretien de conformation conduit par un collège de cinq membres de l’ONU, un par continent, confortés à l’unanimité. Pour assoir leur approche et leur mission, les nominés confortés sont engagés dans un processus de formation et de responsabilité sur le pilotage du projet, ses impacts et ses mesures d’efficacité par rapport aux cinq conventions.
5 -ème étape : principe de précaution et processus de décision.
De façon à préserver l’Humanité d’un vice de procédure, d’une incrédulité sur l‘intégrité de la démarche ou encore d’une méprise collective potentielle du groupe, l’ONU a prévu d’installer cinq groupes de cinquante personnes selon ce processus. Les cinq groupes déterminent et choisissent indépendamment et souverainement leur projet de prospérité planétaire répondant à leur mission. Le processus de décision final consiste en la présentation des cinq projets aux autres groupes et de la mise en évidence des similitudes et des divergences. S’engage l’étape finale de rapprochement jusqu’à ce que l’un des projets, ajusté, recueille le consensus des 250 nominés, soit 76% des voix (190) pour éviter toute situation de blocage. C’est donc ce projet de prospérité planétaire consensuel qui est ratifié par l’ONU pour constituer la référence de tous les projets nationaux qui vont s’y assujettir pour construire l’optimum de la Planète et non la quête illusoire et suicidaire actuelle de l’optimum de chacun d’eux.
Les faisabilités
Le processus d’installation est planifié sur cinq mois. Pour éviter, une fois encore, toute dérive ou toute méprise structurelle, le comité de Pilotage du Projet Planétaire n’est pas présidé. Chaque groupe désigne son Secrétaire Général qui le représente auprès des autres et le secrétariat lui-même est constitué de cinq représentants (1 de chaque groupe initial). C’est le secrétaire général désigné par ses pairs qui conduit les délégations auprès des différents pays.
Le Comité détient son autorité par la Direction des Finances Planétaire dans laquelle toutes les banques centrales actuelles se sont fondues : FED, FMI, etc… C’est elle qui tient les cordons et régule les marchés en neutralisant toutes les spéculations si préjudiciables aux équilibres mondiaux actuellement. Pour illustrer cette autorité, toute transaction d’interdépendance est interrompue avec le pays qui s’est mis en dehors de l’Ordre Mondial. L’exemple russe aurait pu en être une excellente démonstration avec la solidarité énergétique et « morale » qui a manqué. En lui permettant de pénaliser ainsi les pays récalcitrants ou faisant obstruction au Projet Planétaire, l’ONU lui octroie l’autorité nécessaire à son assise. Le recours à la force, en particulier nucléaire, étant suicidaire, n’est pas installé dans l’arsenal de l’autorité du Comité, mais mise à sa disposition de dissuasion par les pays détenteurs non belligérant en cas de besoin.
Deux innocentes pages pour reprendre les mains de son destin d’Humanité de celles du Hasard et du Marché. Pas parfaites loin de là, mais plus sûres que de ne rien prévoir ou chercher à vouloir mieux, même s’il faut compléter ce qui leur manque, bien sûr.
Allez, la COP 27, prenez ma feuille de route et passez-là à l’ONU. C’est jouable en quelques jours et le monde ira tout de suite mieux, rien qu’en ayant une perspective visible !
J’ai le droit d’y croire… surtout si vous suivez !
Gérard Leidinger
Auteur de Clitoyens, prenons en main notre Vivre Bien