Billets d'Humeur
Les brèves (pas tant que ça !) de la mouette rieuse
Maintenant, là : « c’est, j’étais ! » (mais lisez CGT !)
J’étais enfant insouciant, je ne le suis plus, je suis parent responsable de celle de mes enfants.
J’étais apprenti/étudiant assoiffé de connaissances, je ne le suis plus, j’ai Google à merci pour satisfaire mes appétits d’informations.
J’étais étudiant/apprenti en discernement avec mes professeurs, je ne le suis plus, j’ai des moules à manager et des coaches qui les remplacent pour m’éviter des égarements.
J’étais salarié consciencieux aimant mon métier, je ne le suis plus, je suis un outil plus ou moins adapté aux évolutions qui l’ont changé.
J’étais embauché pour une durée indéterminée, je ne le suis plus, je suis débauché parce que finalement l’indéterminé n’était pas la date de ma retraite, mais celle de la retraite de mon emploi,
J’étais capable de faire face aux difficultés de la Vie, je ne le suis plus, parce que c’est la Vie qui a des difficultés en face d’elle et je suis dedans,
J’étais souvent en conversation avec mes amis un verre à la main, je ne le suis plus, j’ai de la compagnie qui converse par sms avec son téléphone à la place du verre,
J’étais sollicité par d’autres opportunités et chanceux d’avoir le choix de mon employeur, je ne le suis plus, je suis au pôle qui n’emploie pas malgré son nom et je n’ai que l’embarras.
J’étais content d’avoir un patron qui gagnait de l’argent avec mon travail, je ne le suis plus, je n’ai plus de travail à proposer pour que l’argent puisse gagner l’envie d’être patron,
J’étais fier de me servir de mon cerveau et de mes mains, je ne le suis plus, je suis gêné de ne pas savoir utiliser l’intelligence artificielle et mes doigts sont trop gros pour les touches de la réalité augmentée,
J’étais enthousiaste et porteur d’une certaine confiance dans demain comme aujourd’hui, je ne le suis plus, j’ai deux mains incertaines de pouvoir me conduire dans aujourd’hui si différent d’hier,
J’étais jeune et un peu beau, je ne le suis plus, je suis un peu vieux et beau… coup moins,
J’étais inconscient de tout ce qui changeait, je ne le suis plus, j’apprends des dinosaures qu’on est con de regarder l’heure sur une montre arrêtée,
C’est « j’étais » sans nostalgie vaine et je suis navré pour tous ceux qui l’écrivent encore en trois lettres…
Que diable, freiner est inutile : participez à l’adaptation et contribuez aux solutions qui ont toujours était trouvées. Demandez à votre montre arrêtée. Pour vivre, elle devra tôt ou tard se remettre à l’heure, c’est la Loi de l’Evolution !