Billets d'Humeur

Les brèves (pas tant que ça !) de la mouette rieuse

Nous, des veaux ? … Nnoonn… Quoique !

Semer l'IA

Le cirque ubuesque des députés de toutes natures dans l’Assemblée Nationale comme les parades de paons des présidents de collectivités territoriales ou politiques de tous poils, donnent un spectacle affligeant d’irrésolution mais aussi d’indécence qui ne peut qu’alourdir le passif détestable que la spirale irresponsable dans laquelle glisse la pensée politique nous précipite. Pas un regard sur l’urgence et l’essentiel, mais les yeux rivés sur 2027, sacrifiant sans vergogne ni remords les œuvres salutaires requises pour l’intérêt collectif aux manœuvres partisanes égoïstes et arrogantes, qui ne proposent d’ailleurs aucun changement structurel susceptible de produire des résultats différents. Mais ce qui me désole, c’est de me surprendre à invoquer le grand Charles : serions-nous donc quand même des veaux ?


A l’en croire
Son fils Philippe en témoigne dans De Gaulle, mon père, Entretiens avec Michel Tauriac (2003) « Il l’a souvent employée l’expression quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d’avoir engagé le fer. Ce sont des veaux. Ils sont bons pour le massacre. Ils n’ont que ce qu’ils méritent. Les Français sont comme ça depuis les Gaulois. Hannibal qui recrutait des légions pour battre Rome écrivait à son frère Hasdrubal, qui levait des mercenaires en Espagne et dans les pays voisins : Ne prends pas trop de Gaulois. Ce sont des ivrognes. Ils sont courageux dans l’action, téméraires au combat, mais vite découragés et jamais contents. Ils sont palabreurs et n’arrivent à s’unir que face au danger.» Tu vois, concluait-il, deux cents ans avant Jésus-Christ, on définissait assez bien les Français d’aujourd’hui. »
Faut-il donc comprendre qu’il n’y a pas assez de danger pour que la dette abyssale, dont on nous prend pour des billes de ne pas savoir d’où elle vient et nous de nous mettre avec eux la tête dans le sable pour espérer ne pas la voir, ne soulève pas le moindre commentaire raisonnable de s’y attaquer. Pas un de ceux qui nous gouvernent ou qui prétendument nous conduit vers mieux, ne s’est levé pour dire : c’est vrai, nous ne pouvons pas continuer comme ça. Nos coûts de fonctionnements ne sont pas ajustés à ce que nous pouvons dépenser. Alors, je propose de revoir ma copie territoriale et de faire les économies suivantes sur la base de l’échelle des priorités suivantes : vital, nécessaire, utile, aidant, stimulant. Pas un ! Qu’est-ce qui peut donc produire autre chose que de la dette, si on ne change pas de méthode ?

Faut-il donc comprendre que nous sommes bien ces palabreurs qui ne savent pas s’unir pour que personne ne fasse le moindre pas pour débloquer une guerre de tranchées fratricide et improductive puisque toutes vont être noyées dans l’arrogance inqualifiable et l’incantation stérile de tribuns enivrés de leurs propres conviction d’infaillibilité. Pas un de ceux-là ne soulève le moindre doute sur les principes sur lesquels reposent ses convictions, alors même qu’elles n’effleurent même pas le besoin de démontrer pour les uns comment, une fois que l’on a pris aux riches le système se met en ligne pour être équitable, qu’une fois s’être repliés sur soi sans les immigrés, pour les autres, on reconstruit heureux notre prospérité ou, plus sournois encore, pour les entre d’eux, comment en poursuivant ce qui n’a pas marché, on va pouvoir faire mieux ? Et les cohortes respectives des légions de veaux de les croire, de s’y accrocher au point de se retrancher, ivres comme leurs mentors de palabres aussi bruyants qu’inconsistants, puisque « bons pour le massacre » ! Aucune révolution n’a changé durablement les choses et toutes ont été suivies d’abominations physiques ou morales : la guillotine pour la mémorable, l’irrespect pour les gilets jaunes ou encore nos agriculteurs. La république n’a pas fait mieux que les rois puisque le peuple est toujours à la traîne, la démocratie ne fait pas mieux que la dictature puisque la politique fait des promesses mais ne les tient pas.

Pouvoir rajouter « Quoique » ?
Après un tel réquisitoire que l’on pourrait m’opposer à charge, difficile de trouver une plaidoirie crédible, ni souffreteuse ni aigrie, pour solliciter une quelconque impuissance ou plus sordide encore, une sentencieuse fatalité pour expliquer notre veulerie passive. Certes nous ne sommes plus ivrognes mais pour alimenter un si juteux et si machiavélique marché de la drogue, nous n’avons peut-être que changé d’addiction pour continuer à noyer notre médiocrité et nos responsabilités ; notoires artistes jusqu’à député, bel exemple !
Certes, nous n’avons pas tous la même notions du danger ni de l’urgence ; là où certains voient arriver la fin du mois avec hantise, d’autres sont effrayés de voir les rues se gonfler de silhouettes immigrées là où d’autres le sont de devoir quitter leurs maisons à cause des flots qui ont envahis leurs rues. Il en est qui s’affolent de devoir un jour renoncer à leur superflus alors qu’au même moment d’autres de devoir renoncer, eux, à l’espérance de pouvoir y accéder. Mais ni les uns ni les autres n’osent même pas envisager que le mode de vie qui nous anime aujourd’hui puisse d’une façon ou d’une autre s’effondrer, non pas comme un château de cartes, mais comme une incapacité de s’unir devant le danger parce que chacun court, affolé, pour se sauver soi.
Certes il y aura toujours quelques comportements altruistes et courageux dans l’adversité, on le voit bien dans les coups de colère de la nature qui reprend sa place de temps en temps ou les coups du sort qui nous rappellent notre fragilité. Mais, où donc sont la raison et la décence dont il est besoin pour changer de paradigme ?

Veaux nous le sommes, veaux le resterons-nous ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?

Gérard Leidinger
Auteur de Clitoyens, prenons en main notre Vivre Bien

Posté le 26 novembre 2024
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